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 Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]

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MessageSujet: Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]   Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé] EmptyMer 22 Mai 2019, 4:26 pm

Il était loin, le ciel.

Plus haute que le toit du monde, la navette faisait son chemin, dans ce vide parsemé de ténèbre et de lumière qu’était l’espace. Dernier obstacle au progrès mobien au sens large, barrière infinie, jetant aux yeux de ses visiteurs un vertige des grandeurs, d’un tout autre ordre d’idée que les plus vastes étendues terrestres. Vertige sain, opposant à l’esprit Mobien la démonstration ultime que toute idée de frontière n’était plus que fiction. Jeté par la science dans ce brutal futur de l’être, l’esprit se demandait alors quelle serait le prochain mur, au-delà duquel pouvait persister le rêve obstiné de le dépasser. Mais l’univers était sa propre frontière, et sa finitude.

Peu importe ce qu’en pensait l’esprit Mobien. Il ne préoccupait en rien les trois membres de l’équipage de cette navette à l’instant présent, qui, contre toute attente, avait en tête des objectifs beaucoup plus terre à terre.

- Je n’ai absolument aucune idée de comment on est sensé rentré dans ce truc. Où est sensé être la porte ?...

Le pilote de la navette d’entretien pencha la tête sur le côté. Au loin, la silhouette massive, en demi-lune, de leur but, qui ne se distinguait que par la brèche qu’elle formait dans le tissu des étoiles, restait invariablement muette à leurs interrogation. Non loin, la hyène explosa d’un grand rire, projetant sur le crâne du pilote une importante bouffée de fumée sentant fort le cigare.

- Qu’on trouve la porte ? Et pourquoi pas la sonnette d’entrée, histoire d’être sûr de ne pas louper le paillasson ! Peu importe, Garcia. Je n’aurais pas mérité mon nom si je me montrais incapable de creuser mes propres portes.

Garcia eut un rire nerveux.

- D’accord. En tout cas je ne pourrais pas vous amener plus près de l’objet…

Locker Dean ne riait plus. Il posa sa main, sur laquelle manquait un doigt, sur l’épaule de Garcia.

- Comment ça ?

- Ben... sinon le centre de contrôle va se rendre compte qu-que j’ai dévié de ma trajectoire, et donc on sera tous grillés.

- C’est sérieux ?

Garcia se retourna après avoir laissé les réacteurs stabilisé l’appareil. La hyène l’avait gentiment, pris par le col. Son accès de violence pouvant encore passer pour une plaisanterie.

- Écoute, j’ai eut déjà beaucoup de mal à vous faire monter à bord de la navette de réparation de satellite, je savais que je pouvais pas vous amener plus loin… Et me fais pas perdre trop d’air, nos réserve d’oxygène sont ultra-limitées…

Il lâcha son col. Il avait bien fait de ne pas se mettre à réellement le serrer. Son impulsivité l’amenait souvent à ne pas conserver de bonnes relations professionnelles.

- Ah tiens ? Et donc, comment est-on sensé y parvenir ?

- J’ai tout prévu. Vos combinaisons. Elles sont équipé d’un dispositif de manoeuvre qui peuvent vous projeter sur une certaine distance. Avec ça vous aurez pas de problème pour y parvenir.

Il avait tapé du doigt l’appareil dans le dos de la combinaison que portait la hyène, écrasant son cigar sur le tableau de contrôle.

- Ce qui veut dire que pour y aller il va falloir qu’on sorte dans l’espace ? Je ne suis pas sûr d’être enchanté par l’idée.

- On a pas d’autre choix, dit Garcia en se rasseyant à sa place de pilote. Et pas beaucoup de temps. Je vais dépressuriser le sas d’évacuation pour que vous puissiez y aller. On a devant nous deux heures, pas plus, c’est le temps que prendra mon entretien du satellite. Après je repasserai vous chercher.

La hyène ne dit rien, mettant sur ses épaules son scaphandrier. Suivit de son collègue, il entra dans le sas après avoir refermé soigneusement la porte. Il lui lança un regard.

- Eh, “Locker” Dean, dit Garcia avant d’appuyer sur la commande.

Un bruit aigüe, témoignant de la rapide évacuation de l’air, retentit dans le sas. La hyène sourit. Leur travail prenait à ce jour un nouveau tournant.

- Quand tu seras là-dedans, n’oublies pas mes trente pourcents.

- On avait dit vingt !

Garcia n’eut pas le temps de faire plus d’esprit. Aspiré vers l’extérieur, les deux cosmonautes improvisés, auquel on avait tout juste enseigné le fonctionnement du dispositif leur permettant de manoeuvrer dans cet espace infini, était lancé, droit sur la demi-lune métallique, dont la très lente rotation révélait bientôt les traits tranchants de la colonie spatiale Ark.


Dernière édition par Armadillio Finstev le Dim 07 Juin 2020, 9:55 am, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]   Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé] EmptyLun 16 Déc 2019, 7:06 pm

L'espace, une immensité si grande qu'elle était supposée infinie. La probabilité de rencontrer une autre personne par hasard dans ce genre d'endroit était si faible que même 0 était encore trop éloigné de la vérité. Mais après tout, il n'y avait pas réellement de hasard dans la vie.

Mais il avait tout de même son lot de curiosité. Depuis un certain temps, un satellite inactif tournait en orbite terrestre haute, sans que personne ne semble savoir quoi que ce soit à son sujet. Les analyses spectrales et thermiques, combinées aux scans, semblaient cependant montrer une technologie très avancée. Technologie que le génie fou pensait pouvoir utiliser à son propre compte, peut-être même pour se lancer dans la conquête spatiale. Une poignée d'engins comme celui-ci, armés de ce qui semblait être un canon à haute densité d'énergie très efficace, écraseraient en quelques heures ses opposants.

Il avait donc envoyé son meilleur espion, Sigma, accompagné d'une mercenaire loyale à l’Empire et à la Dark Legion, avec pour mission de récupérer un maximum des données présentes à bord de la station. Eggman avait remis à Sigma plusieurs programmes informatiques de haute sécurité qui lui permettraient de forcer quasiment toutes les sécurités informatiques qu'il rencontrerait.

Quant à la mercenaire, il lui avait confié plusieurs armes Made in Eggmanland, dont un fusil énergétique à puissance réglable, avec plusieurs Chaos Drives qui servaient de munitions qui se rechargeaient lentement, ainsi que des grenades multi-usages. Pour la protection, il lui avait également confié un brassard capable de générer un bouclier pendant quelques secondes, mais qui devait refroidir entre chaque utilisation, sous peine d’infliger de sérieuses brûlures au bras de son porteur.

Envoyés à bord d’une navette désarmée mais furtive, ils avaient approché la station au plus près, mais les docks étaient hors fonctions depuis un certain temps, ce qui empêchait l’amarrage. Le plan : sortir dans l’espace au plus près, et elle percerait un trou dans la paroi au niveau d’un des sas en se servant du fusil, puis ils entreraient dans la station et chercheraient ce pour quoi ils étaient venus.

Sur le papier, ça sonnait plutôt bien. Mais le papier ne prenait pas en compte que la mercenaire n’aimait pas beaucoup les robots, et Sigma l’avait bien compris. Aussi, dans la navette, l’ambiance n’était pas des plus roses, d’autant que Sigma n’était pas programmé pour le relationnel avec les humains.

« Puis-je au moins savoir ce que vous avez contre moi ? »

« Mais rien je te dis ! Fous-moi la paix. »

« Si nous devons faire équipe, nous devons nous entendre. Or vous montrez clairement une certaine antipathie envers moi, alors que je ne vous connais pas. »

La mercenaire se tourna violemment vers lui et lui répondit d’un air énervé : « Ca tu n’en sais rien, ton maître a très bien pu effacer ta mémoire. »

« Possible. Si c’est le cas c’est que c’était une nécessité pour le bien de l’Empire. Je vous suggère donc de vous souvenir de ce simple fait : nous sommes ici pour l’Empire, et non pour nous entendre à merveille. Pouvez-vous faire cela ? »

« Est-ce que j’ai le choix ? Si je dis non je me fais robotiser. »

« Ca ne sera pas de mon fait. Je ne tiens qu’à accomplir ma mission, pas à faire un maximum de dommages collatéraux. »

« Parce que je suis un dommage collatéral ? »

« Une fois robotisée vous perdriez votre personnalité et probablement une bonne partie de votre efficacité. Puisque vous devez m’aider, il est possible que vous ayez à le faire encore une fois. Je préfère un allié fiable qu’un robot peu recommandable pour m'assister. »

Touché. Sigma était doué pour la diplomatie, et il était parvenu à calmer la mercenaire, qui se contentait d’afficher une mine mécontente. Elle semblait se dérider peu à peu cela dit.

Entre-temps ils étaient parvenus près de la station, leur navette n’étant pas détecté grâce à son revêtement et sa couleur sombre. Certains sas fonctionnaient encore, mais par précaution, la mercenaire mit son casque, et sa combinaison se pressurisa. Sigma ouvrit le sas de la navette, et la mercenaire put sortir et mettre son arme en action.

Le trou fut rapidement percé, et l'endroit n'avait pas été choisi au hasard. Il s'agissait d'une des sections qui avait malgré tout perdu sa pressurisation depuis un certain temps. Ils entrèrent par le trou alors que la navette restait en stand-by, commandée à distance par Sigma.

« Et maintenant ? »

Sigma observa rapidement les alentours avant de déclarer : « Je dois accéder à la console centrale en premier lieu, ça me permettra de faire un inventaire des serveurs encore en ligne, de leurs infos, et éventuellement des infos de ceux qui sont désormais hors-ligne. »

« Ok, c’est par où ? »

« Si les plans qui m’ont été intégrés sont exacts, par là. Suivez-moi. »
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MessageSujet: Re: Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]   Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé] EmptyVen 31 Jan 2020, 5:35 am

Pendant un bref instant, la hyène se sentit flotter dans le vide vertigineux. Elle activa avec des gestes sec le dispositif qu’on lui avait mis entre les doigts. Système de propulsion pour sortie extravéhiculaire, une sorte de plaque relié à deux appendices sembable à des antennes, par lesquelles était projeté de l’azote. Lâché là, Locker n’arrivait pas à se souvenir de toutes les indications qu’on lui avait donné, outre le fait que littéralement tout était mortel - une trop grande exposition aux rayons d’un soleil aveuglant, le moindre petit débris, qui, balancé dans l’espace à une vitesse folle, pouvait perforer son armure, le menant à une mort certaine, de même que ses réserves d’oxygène si par mégarde elles se vidaient. Il se contenta de faire signe à son acolyte, qui se projetait aussi dans le vide avec des gestes hésitant.

Il fallait absolument se rapprocher de cette forme obscure, dont on peinait, à cette distance, à apprécier la superficie réelle. Approchant, Locker finit néanmoins par y identifier un accès possible, une passerelle dont l'extrémité semblait passer sour le bâtiment spatial. Il arriva dessus, avant de s’agripper à ses barrière de protection, suivi de son acolyte.  Les voilà “au-dessous”, pour peu qu’une telle notion fasse sens dans l’espace. Lever la main suffisait pour qu’il puisse toucher la paroi de la chose : Quel ne fut pas sa surprise d’y trouver, au premier contact, une paroi apparement minérale. Était-ce vraiment un vaisseau, d’une base, où s’agissait-il d’une exo-planète ? Il eut assez rapidement la réponse, lorsque, tirant sur la roche factice, il en enleva quelques centimètre. C’était un revêtement, rien de plus. Locker en arracha assez pour pouvoir s’y creuser un passage large, avant de sortir ce qu’il avait gardé attaché, l’outil de travail, à savoir son pied-de-biche.

Cherchant la fente, il fit pénétrer l’extrêmité de son outil qui finit par trouver où s’accrocher. Se servant de toutes la force que pouvait donner son appui, il sentit bientôt la trappe craquer sous l’énergie qu’il déployait. Sans prévenir, la trappe se désolidarisa brusquement de la surface du bâtiment,  et, projeté par sa force dans cet espace vide, se mit à tournoyer sur lui-même. Il fint par touver en tâtonnant, la barrière de sécurité, à laquelle il s’accrocha avec des gestes brusques, Au-dessus d’eux s’était ouverte une vaste brèche, de laquelle semblait émerger des monceaux de poussière, attirée par l’extérieur. Une brèche à l’obscurité insondable, et dans laquelle ils allaient s’aventurer.

***

Les pieds posés sur le sol métallique des bas-fond de l’espèce d’exo-planète, Locker activa sa lampe, éclairant par la même occasion le visage de son collègue de travail.

- Dee, enlève pas ton casque, je pense pas qu’on puisse respirer ici, lui lança-t-il.

Les yeux rouges du rat, son acolytes étaient posé sur lui. Dee Kay Calum, son associé de longue date, dont le titre professionnel était lié aux produits chimiques particulièrement caustique, voir explosifs, qu’il portait sur lui, et qui pouvait s’avérer utile, voir irremplaçable, dans tout un tas de situations. Pas très bavard, il était pourtant loin d’être stupide. Il hocha la tête.

- Ok, mais est-ce qu’on a deux heures d’oxygène là-dedans, du coup ? Ton Garcia avait pas prévu qu’on les utilise tout le long de notre fouille.

La hyène se tordit un peu le cou pour tenter de voir si les bouteilles d’oxygène était porteuse de la moindre information.

- Franchement j’en sais foutre rien.

Le rat avala sa salive.

- Nous voilà beaux. Tu crois que dans tout ce merdier, les étages supérieures n’ont pas non plus d’atmosphère ?

- Atmosphère ? Ça a quelle gueule, une “Atmosphère” ?

- C’est ce qui permet à nos tête de pas exploser si on enlève nos casque, dit Dee Kay en soupirant.

Locker se contenta de hausser les épaules.

- Un seul truc m’intéresse, moi.

Il détacha de son ceinturon le petit fusil à pompe qu’il avait emmené avec lui.

- Atmosphère ou pas, ça, ça fonctionnera toujours, dit-il en lui montrant la crosse. J’ai vu ça dans un film, les mecs pouvait tirer, même sans gravité, s’empressa-t-il d’ajouter.

- Tu crois que ça nous serait utile ? Cet endroit m’a l’air au moins aussi vide que mon porte-feuille.

- ça l’est sans doute moins. Bon.

Locker, armé, éclaira les alentours du long couloir vide.

- Il y a des escaliers au fond. Je propose qu’on monte en gardant l’oeil sur la montre, et dès que tu vois quelque chose qui ressemble à une atmosphère, tu me signales comme ça on enlève nos casques. Il y a des chances que de l’oxygène soit encore stocké ici, c’est un peu comme les grosses pièces qu’on trouve dans les mines. Allez, et dès qu’on trouve un truc on regarde si ça vaut le coup, ce qui se revend et ce qui vaut rien.

Dee Kay hocha de la tête. Il s’agissait de l’ancien boulot de Locker, avant que celui-ci ne se spécialise dans l’ouverture de coffre à la dynamite. Il n’avait même pas eut le temps de lui dire qu’une atmosphère n’avait rien de visible. Mais il savait comment en détecter une, et ça lui suffisait. Suivant du regard le faisceau de la lampe, ses yeux plongèrent vers l’obscurité de ce couloir sans fin. Il y avait en effet beaucoup de point commun avec une mine. D’abord l’enserrement, ensuite, la présence envahissante de l’invisible, l’impression forte qu’un danger rampant y existait. Pourquoi un tel complexe avait-il été abandonné ? Le rat n’en savait rien, mais ce qu’il pouvait très bien sentir, malgré le scaphandre, c’était que l’endroit puait la mort. Dee Kay osait espèrer que cette odeur n’était pas de celles qui émanaient de la gueule des pièges.
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MessageSujet: Re: Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]   Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé] EmptyDim 01 Mar 2020, 4:40 pm

"On en a pour longtemps ?"

Sigma ne prit pas la peine de ralentir pour répondre. Mais il comprenait ce qui inquiétait la mercenaire.

"Une trentaine de minutes si tout va bien. Trois quarts d'heure au maximum. Votre scaphandre peut vous alimenter pendant 3h grâce au système de purification de l'air, dites merci au Docteur Eggman pour ça."

Elle sembla rassurée, mais elle était constamment sur ses gardes. Le robot ouvrait la marche, suivant les indications de son système de guidage. Qui n'était pas totalement à jour de toute évidence.

Une porte verrouillée était sur leur chemin, et elle n'était pas alimentée en prime. Le robot scanna les alentours, cherchant un autre passage. Mais hormis les conduits d'aération qui semblaient bloqués eux aussi, il n'y avait rien. Cela ressemblait fortement à un sas de sécurité.

"Je m'en occupe ?"

Sigma réfléchit rapidement à ce que toutes les indications lui donnaient.

"Non, il y a de fortes chances pour que ce soit un sas de sécurité contre la décompression. Ce qui veut dire qu'il y a une atmosphère derrière, et que crever la porte enverra une véritable explosion droit vers nous. En supposant que ça n'éclate pas la moitié de la section."

"Et donc, comment fait-on ?"

Sigma ne répondit pas, et tâcha d'accéder au panneau de contrôle de la salle. Il ne semblait pas plus alimenté que la porte, mais au moins ses câbles étaient accessibles. Le robot sortit les câbles en vrac, et identifia ceux de l'alimentation. Aucune tension. Il connecta les câbles à deux de ses ports, et envoya une pulsation à haute fréquence dans les fils. De cette manière il put savoir vers où ils se dirigeaient.

Il scruta dans cette direction en allumant trois de ses projecteurs, et repéra une armoire qui pouvait contenir du matériel électrique. Il se débrancha et se dirigea vers l'armoire en question. En l'ouvrant, il vit que la plupart des disjoncteurs étaient ouverts, et l'un d'eux alimentait probablement la porte. Le personnel avait tout de même pris la peine d'étiqueter les appareils, et le robot trouva rapidement celui qui devait alimenter le sas.

"En espérant que ça ne provoque pas un court-circuit dévastateur..."

Il actionna le disjoncteur, et quelques secondes plus tards les lumières autour de la porte se rallumèrent. Satisfait, le robot se releva et invita la mercenaire à le suivre, avant d'activer le sas. La première porte s'ouvrit, révélant un espace cylindrique relativement étroit, mais Sigma et la mercenaire purent entrer tous les deux dans le sas avant que celui-ci ne se referme. La pression fut faite, et le duo put passer de l'autre côté.

"N'enlevez pas votre casque. Rien ne dit que c'est respirable, malgré la pression."

Personne ne savait ce qui s'était passé ici. Il pouvait très bien se trouver un agent pathogène ou un poison dans l'air. Sigma n'était pas équipé pour ce genre d'analyse, et il avait préféré avertir la mercenaire avant qu'elle ne fasse une erreur.

Elle hésita une seconde, mais comprit rapidement. "Entendu, de toute façon j'ai largement assez d'autonomie."

"En effet. La console principale ne doit plus être très loin. Suivez-moi, et soyez prudentes. On ignore ce qui a pu se produire ici, et s'il reste des formes de vie sur cette station ou pas."

Ils avaient perdu du temps avec le sas, mais au moins ils n'avaient pas fait sauter la station. C'était un bon début, plus qu'à espérer qu'ils n'allaient pas trouver des formes de vie étranges qui voudraient les tuer pour X ou Y raison.
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MessageSujet: Re: Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]   Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé] EmptyLun 23 Mar 2020, 3:31 am

Les couloirs se succédaient, se ressemblaient, où qu’on y tourne sa lampe. Boyaux succédaient aux artères. Ils marchaient ainsi, descendant tel escalier, passant devant telle pièce vide, jusqu’au coeur de cette caverne spatial, le sang  battant leur tempes. Dee ne s’attendait pas à ce que la chose puisse être aussi grande, aussi pleine de rien. Oppressé, il l’était, concentré sur ce qu’il voyait, les mains moites, n’osant pas balayer du regard les obscures environs, de peur d’y être aspiré. Le rat inspira, se ressaisit. Locker semblait être dans son élément, bien qu’il n’ait pas l’air de savoir davantage où celui-ci allait les mener.

Dee leva les yeux, et son regard croisa des panneaux indicatifs barbouillés au feutre noir. Il mit la main sur l’épaule de la hyène, qui tourna la tête.

- Tu as vu ça ?

- C’est pas les premiers, dit la hyène en les illuminant du phare de sa lampe. Le fils de pute qui est passé par là a tout barré.

Ils restèrent là, à scruter le lointain, au milieu d’un de ces couloirs dont on ne voyait ni le début ni la fin. Dee se racla la gorge.

- C’est… Grand.

- Tu t’attendais à autre chose ?

- Je m’attendais à rien.

Le rat jeta un oeil au cadran de sa montre. Elle s’était arrêtée. Il ne vit pas les oreilles de Locker se lever.

- Je m’attendais certainement pas à devoir passer plus d’une heure pour l’aller. On a que deux h…

Son acolyte avait mis une main contre son casque, pour l’enjoindre à s’arrêter de parler.

- Ferme ta… Attends.

C’était comme un frétillement, un infime filet de bruit. Le rat l’entendit à son tour. Cela semblait venir du mur. La hyène l’osculta. Ce n’était pas un mur. Cela avait des moteurs. Il se frappa le front.

- Une porte. C’est une porte.

- Ça ? demanda le rat avec hésitation.

Mais il dû bien reconnaître que la hyène, qui s’affairait à tirer pour tenter de faire coulisser le panneau, avait raison. Énorme et lourde, elle avait tout d’une de ces larges portes s’ouvrant automatiquement.

- Humpf, aide-moi !

Le rat s’empressa de venir pousser le panneau coulissant. Bientôt, l’entrée fut assez large pour les laisser passer. Dee passa le pas de la porte en premier. Devant lui, ce qui ressemblait à une salle vide de plus, sous le rayon lumineux imprécis de la lampe tenu par Locker.

- C’est…

Mais alors qu’il allait sortir une banalité sur la taille de l’endroit, soudain, la lumière illumina quelque chose, posé sur le sol. Dee cligna des yeux, s’arrêta net de parler. C’était bien ce qu’il pensait. Ses poils se hérissèrent sur sa nuque. Subjugué, il distingua alors d’autres monceaux de tissus pâles. Il devait y en avoir une dizaine. Posé là, dans le silence infini de cette station, uniquement troublé par ce léger frétillement.

- Ok, j’me casse, là je….Non.

Il voulu repasser par l’ouverture, mais celle-ci fut obstruée par Locker, en nage.

- Où est-ce que tu vas ?

- Je reste pas là.

- Quoi ?

La hyène le repoussa d’un coup sec. Le rat, soufflé par une douleur qui le fit reculer, répliqua d’une voix faible.

- ...Par terre, regarde par terre, dit le rat en tentant de passer.

La hyène abaissa sa lampe. La vision s’offrit alors dans son entièreté, sa silhouette se découpant sous l’effet du faisceau lumineux blanc et cruel.

- Ah… Quoi, ça ? Mais c’est rien ça, Dee. Ça arrive.

- Non, dit le rat sur le pas de la porte.

- Par contre, la question évidemment c’est, qu’est-ce qu’ils foutent tous là ?

Il devait être dizaine, tombés ici et là, en fil. Encore vêtu de blouse blanche. Des chercheurs, ou du moins ce qu’il en restait. En se penchant dessus, Locker croisa du regard les deux orbites vide d’un crâne. Leurs vestes était le seul qui avait presque entièrement résisté à la décomposition des tissus. Illuminé ainsi, touche d’un blanc sale dans cette pièce où la poussière se soulevait à tout mouvement, ils donnaient l’étrange sentiment aux deux mobiens qu’ils n’étaient ici pas seuls. Le frétillement semblait venir d’au-dessus de la porte. L’écrasante solitude se dissipa vite, laissant place à l’angoissante perspective du danger immédiat. Locker avait son fusil levé.

- Locker ?...

- Quoi ? Demanda-t-il, l’arme en joue, scrutant les environs.

- C’est des laborantins, des scientifiques… Quelqu’un a attaqué l’endroit ?

Le tissu blanc, qui recouvrait certaines silhouettes, partait en lambeaux, cachaient les renflements anguleux de leurs défunts possesseurs, ou plutôt de leurs os, ici et là encore recouvert de monceaux de chaire noircie. Dee voulut se frotter les yeux - sa main buta contre la paroi transparente de son casque.

- Tu as vu leur état, c’est impossible que ça date de hier. Je n’ai vu aucune autre entrée sur la paroi externe, on doit être les premiers depuis que la station s’est éteinte.

- I-Ils se seraient entretués ?

- Franchement ? Aucune idée. C’est possible.

- Pourquoi ils auraient fait un truc pareil ?

- Qu’est-ce que j’en sais ? J’suis pas dans la tête de ces mecs. J’suis pas dans la tête d’un gars qui a vécu dans une boîte de conserve entouré de vide.

- S-Si tu le dis, dit le rat en remettant son casque droit, sa lampe se promenant, illuminant les alentours.

Rencontrant la paroi, le faisceau de sa lampe lui avait donné la réponse. De longue taches noires, coulant jusqu’au sol, à des intervalles réguliers : Les laborantins s’étaient effondrés lorsqu’on leur avait tiré dessus. Ils étaient alignées, en d’autres termes, il s’agissait d’une exécution. Contre son propre gré, il commença à parler, dans ses dents.

- On ne se décompose que très lentement dans le vide spatial…

- Qu’est-ce que tu dis ?

Le rat tourna la tête. La réserve d’oxygène limité lui revint à l’esprit, et il n’avait pas envie de rejoindre la file des macchabés.

- Ce que je pense c’est qu’il y a, ici… Une atmosphère. Peut-être de l’oxygène. Non, attends, dit-il en arrêtant le mouvement de la hyène, qui commençait à enlever son casque. J’suis pas sûr, je…

Locker le regarda, avec les yeux vide qu’il lui connaissait.

- Il faudrait trouver un moyen de vérifier, si...

- Ah ! Mais il suffisait de demander. Les vieilles méthodes sont toujours les bonnes, non ?

Avant que Dee n’ait le temps de réagir, la hyène tira sur le zip d’une de ses poches extérieures, en sortit un paquet d’allumette. Avec l’aisance d’un fumeur expert, il en tira une, la craqua.

- PUTAIN NO…

L’allumette sembla embraser l’atmosphère, qui s’éleva en une volute lumineuse en direction du plafond, dans un grondement infernal, à en faire trembler toute la station. Vague incandescente que le rat évita de peu, en se jetant au sol. Il y avait effectivement une atmosphère. Le doute du rat ne s’arrêtait pas à l’existence de celle-ci, puisque rien ne flottait dans la pièce, et parce que leurs pas faisaient se lever de la poussière. Ce sur quoi il s’était interrogé, c’était sur la composition de l’air. Le sifflement provoqué lorsque Locker avait ouvert la porte, c’était du gaz. Dee rampa, tremblant. Impossible que l’explosion ait eut lieu dans la pièce. Ça c’était passé dans des conduits au-dessus. Locker Dean était au sol. Il le tira par la jambe.

- Dean ? Ça va ? Il faut qu’on s’casse, vite !

Mais Dean ne répondit pas. Le rat leva la tête, chercha la lampe, illumina les environs du vaisseau dans lequel il était à présent seul, avec un tas de cadavre pour seul compagnie.
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MessageSujet: Re: Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]   Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé] EmptySam 11 Avr 2020, 11:55 am

Sigma n'était plus très loin de son but. La console centrale allait lui permettre de localiser précisément les groupes de serveurs, qui étaient leurs cibles prioritaires pour le moment.

Les deux agents de l'Empire étaient persuadés d'être seuls. Aussi, quelle ne fut pas leur surprise lorsque une secousse fit trembler le sol et peut-être même la station entière pendant à peine une seconde. La violence laissait penser à une explosion, ou à un choc.

Par réflexe, la mercenaire tomba en arrêt, épaulant son fusil, vérifiant rapidement tous las accès qu'elle voyait.

"Qu'est-ce que c'était ?!?"

Sigma analysa la situation, calmement. Pas de décompression, et l'orientation de la station sur son orbite ne semblait pas avoir changé. Probablement pas un choc avec un objet externe donc, dans l'espace, ce genre d'évènement a tendance à être dévastateur, même avec un boulon. Toujours en contact avec le vaisseau qui les attendait, Sigma apprit que rien n'avait percuté la station, d'après le radar de la navette.

"Une explosion, probablement. Pas près d'ici, le bruit était trop sourd, et on a senti surtout la vibration plutôt qu'un souffle ou une déformation des murs. Peut-être pas trop puissante, un générateur qui arrivait en fin de vie ? En tout cas, il ne faut pas traîner ici. La console est dans la salle suivante."

Ils continuèrent à progresser, et arrivèrent finalement devant l'ordinateur central, qui se trouvait être un cube allant du sol au plafond, comportant des ordinateurs intégrés sur chacun de ses flancs. La plupart semblait avoir souffert de dommages considérables, mais certains fonctionnaient peut-être encore.

Sigma tenta de les allumer les uns après les autres, jusqu'à en trouver un qui fonctionnait. Il n'avait eu à faire que deux côtés du cube, suivi par la mercenaire. L'écran s'illumina, souhaitant la bienvenue, et demandant un identifiant et un mot de passe pour accéder aux données et au contrôle de la station.

"C'est là que j'entre en scène en tant que hacker. Protégez-moi je vous prie, je vais activer mon camouflage pour être moins remarquable."

"Compris. Combien de temps ça va prendre ?"

Alors que Sigma disparaissait du champ visuel, ne laissant qu'une légère distortion des ondes lumineuses, il se connecta et testa rapidement la sécurité.

"Pas trop longtemps. Le cryptage est en 64bits, pas de quoi me ralentir. Donnez-moi deux à trois minutes."

"Ok."

Elle prit position dans un coin de la pièce, genou au sol et fusil épaulé, prête à activer son bouclier si besoin pour se protéger d'une éventuelle attaque. Ne sachant pas ce qu'ils allaient rencontrer, elle régla le mode du fusil sur paralysie. Dans cette configuration, l'arme envoyait une vague d'énergie intense qui se répandait via les nerfs dans les organismes et contractait leurs muscles pendant plusieurs minutes, les rendant incontrôlables. Elle monta également la puissance, afin de pouvoir paralyser en un tir une grosse bestiole, ne croyant que moyennement à l'histoire du générateur en fin de vie.
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Armadillio Finstev
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MessageSujet: Re: Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]   Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé] EmptyDim 12 Avr 2020, 2:59 am

Le rat avait laissé retomber la lampe, et reprenait ses esprits dans l’obscurité. Il ferma les yeux, tenta de se focaliser sur l’invisible. Des vagues douloureuses tambourinaient contre son crâne, et il sentait venir, depuis ses poumons, ce souffle glacial si particulier, qui faisait ressortir par les pores de sa peau ce liquide destiné à ne rien refroidir. Il voulut essuyer la sueur qui perlait sur son front, frappa à nouveau contre son casque, qui le raccrochait encore trop au présent. Il garda les yeux fermés. Quand avait-il été déjà dominé par cette sensation si singulière ?

Il rouvrit les yeux, pris appui sur le mur pour se relever. Il s’était surpris à se remémorer son ancien travail. Oui, c’était là qu’il l’avait perçu la première fois - et aujourd’hui, il était comme la goutte prête à faire déborder un vase bourré d'explosif. Indéniablement, il se sentait comme suspendu au-dessus du vide, et cela n'avait rien à voir avec l'espace. Il ne pouvait pas se laisser mourir ici, il en était hors de question. Alors, pour s’arracher à cette profonde mélasse pleine d’ombre et de mort, il devait sévir. Et peut-être, outrepasser ce qui avait toujours constitué ses barrières. Il se baissa, chercha, sur le corps inerte de Locker Dean, son arme. Il se releva, ayant trouvé l’objet, le pris en main, pour le mettre en joue. Il se trouvait derrière un énorme canon, de l’autre côté duquel se déchaîneraient les enfers. Il le laissa le guider, tel une baguette de sourcier, pour aller de l’avant, faire face.

Pour aller où ? ç’aurait pu être une question. Un glaçon dans la lave ne s’en posait pas. Dee ne s'en posait plus, il avait le sac de munition. Marchant en direction de la prochaine salle de cette nécropole, il prenait acte de toute l’anormalité de la situation, du désordre qu’il venait d’amener à son propre monde. Dans l’ordre naturel de la marche du monde, chacun avait une voie tracée. Le chimiste en avait une, le soldat en avait une, le mort en avait encore une autre. Il n’avait rien à faire ici, avec son fusil et sa solitude, alors il allait en payer le prix. Sinistre erreur.

Au bout du couloir, il poussa la porte, d’un geste hésitant, la lampe dans une main. Devant lui, une suite d’embranchement. Il était arrivé dans une autre architecture, peut-être des appartements, ou des bureaux. Il balaya du regard les environs, compris qu’ils étaient vides, et s’engouffra dans la première pièce sur la gauche. La porte, penchant vers l’intérieur, pendait sur ses gonds, donnant sur une salle de taille beaucoup plus modeste. Le faisceau de la lampe mit à jour une table, des chaises, le tout de métal, encore disposés comme prêt à l’usage, encore frais, à l’exception peut-être de la couche de rouille qui striait l’ensemble de teinte plus sombre. Ces objets, ils ne ressemblaient à rien de connu - peut-être avait-il été fabriqué juste pour ce lieu. Non loin, des tables, collés au mur, l’une faisant face à une poussiéreuse cloche en verre fendillée. L’ancien chimiste hésita, se demandant si ses yeux lui jouaient des tours. Pas de doutes possible : Il s’agissait d’un laboratoire. On faisait donc des recherches, ici. Il déambula, jetant un regard au matériel en miette. L'observation attentive lui remettant des questions en tête. Il s'y rattacha comme à un espoir.

Peut-être, des recherches lié à l’environnement spatial. Il réalisa qu’il n’avait pas posé la moindre question sur l’endroit à son coéquipier, et qu’il commençait tout juste à le regretter. Peut-être que Locker n’en savait pas plus que lui, à l'exception du fait que ce gros satellite existait, et qu’il était envisageable d’y entrer. Quelle genre de recherche pouvait se faire dans d’aussi vieux locaux, alors que la maîtrise de l’espace était, pour les scientifiques actuels et reconnu, si récent ? Les manuels militaires qui avait été négligemment posé contre la paroi, semblait indiquer une date absolument antique. Les propriétaires de l’endroit devaient avoir une passion pour les vieilles choses, impossible autrement d’expliquer leur présence ici.

Quelle genre de recherche… Impliquait que les chercheurs soit passé par les armes ? Il songea tout à coup à l’ossuaire recouvert de tissus blancs, fit lentement le lien avec le laboratoire. Quelle genre de recherche, si ce n’est quelque chose de particulièrement dangereux ? Il balaya à nouveau la pièce, et croisa du regard une étagère. Il cligna des yeux, s’en approcha. De quoi pouvait-il bien s’agir ? Tentant d’enlever la couche de poussière qui recouvrait les pots en verre, il n’y reconnu rien d’autre que la silhouette de bestiole morte, qui, flottant dans leur formol, n’évoquaient à grand-chose, tout autant que leur étiquetage formés toujours des mêmes acronymes.

- Tos 454, Tos 517...

Dee en fit tourner quelques-uns, par simple curiosité, constata une difformité au niveau des yeux, dont ils semblaient dépourvus. Il secoua la tête, pour tourner sur ses talons, en direction du couloir. Il y avait sans doute bien plus dans ce satellite que de bêtes tritons en pot. Mais sans doute, multipliait-il le nombre de questions, sans réponse, pour avoir de quoi penser.

Le fusil toujours en joue, il parcouru le couloir. Toujours enfoncé dans la même atmosphère morbide, les pièces se succédaient, et permettait de remonter le long du processus de recherche, l’espace de vie étant restreint par la présence de nombreux caisson, sans doute des réserves, pour un travail qui semblait particulièrement isolé. Le couloir continuait, de l’autre côté d’une lourde porte. Encore une fois, rien de nouveau. Cependant, une pièce en particulier retint son attention. En entrant, il avait vu le faisceau de sa lampe rebondir contre un objet en verre sombre. Intrigué, il n’avait pas mis longtemps avant de comprendre qu’il s’agissait de tableau de commande. À ses yeux, une salvatrice possibilité pour reprendre le contrôle de son environnement. Il s’en approcha.

La table sur laquelle avaient été installés les différents moniteurs, laissaient entendre une technologie à la fois ancienne, et coûteuse pour son temps. Peut-être, de ces grosses machines construite à Grand Metropolis, et qu’il n’avait vu que sur Dreamnet. Il n’aurait pas été étonné d’y trouver des lecteurs de cartes perforées. Leur tailles conséquentes leur permettait sans doute de stocker des données, mais Dee n’avait ici rien pour, même, envisager de les emporter, bien que leur valeur ne fasse aucun doute. D’ailleurs, elles n’étaient même pas alimentés. Appuyer sur les grosses touches en acier chromé ne le fit pas réagir. Il fit le tour de l’unité, promenant sa lampe sur les recoins de la pièce, occupés par des caisson métallique, et les environs, emplit de nombreux autres tableaux, tous à l’arrêt. Son pied frappa involontairement en plein dans un panneau en fer, qui avait été laissé posé sur le sol. Suivant la piste des câbles sortant des machines, il distingua alors l’endroit très précis que le panneau était censé cacher. La chose ressemblait à un énorme disjoncteur d’urgence, enfoncé dans la paroi, un levier relevé.

Y avait-il une chance que l’électricité fonctionne encore, ici ? La perspective de sortir de cette obscurité accéléra son geste. Il abaissa le lourd levier. Un sourd bruit, comme les pales d’un ventilateur lointain, commença à se faire entendre, avec de s’interrompre. Dee regarda la paroi, comme si le levier ou les tableaux allait donner signe de vie. Soudain, il vit sa propre silhouette, son ombre, se détachant sur un fond de lumière rouge.

Le bruyant cri de la machine le fit sursauter. Ce caisson métallique, auquel il n’avait pas spécialement fait attention, s'élevait, porteur d'une lumière écarlate, aveuglante comme un œil cyclopéen, était en train de doubler de taille, prenant une forme anthropomorphe. Il leva son fusil et tira, faisant voler bris de verre et d’acier. D'autres caissons s'étaient mis en branle. Entendant le bruit de leurs éveils, il se rua en direction de la porte, traversa le couloir, passant devant des salles auparavant plongé dans le noir, et qu’il voyait à présent s’emplir de ces mêmes éclats de sang caractéristique. La lourde porte par laquelle il était entré dans ce couloir sembla également s’illuminer. Il y en avait aussi derrière, si ce n’est plus. Il songerait plus tard à son erreur. Il fit demi-tour, pour s’engouffrer dans les escaliers. Son geste impulsif avait déclenché un système de sécurité.

Qu’est-ce que pouvait bien foutre là ces putains de robots ?

Grimpant les marches jusqu’à des étages supérieur, il se retrouva face à une porte fermé. Descendant quelques marches, il tira sur la pompe du canon pour placer une nouvelle balle dans la chambre, mit le fusil en joue, pour laisser une seconde déflagration meurtrir sa frêle épaule. Le verrou avait sauté, laissant la porte s’ouvrir, béante. Tentant d’illuminer au mieux son chemin, il tourna au bout du couloir, monta un autre escalier, à l’improviste, cherchant d’une main tremblante les cartouches dans le sac de son coéquipier pour les remettre dans son fusil, en faisant tomber plusieurs d’entre elle sur son passage. Il fallait s’éloigner le plus vite possible de ces foutues lumières pourpres.

Soudain, il les vit. D’autres lumières, d'autres teintes, couronnant une porte. Bon sang, peut-être n’était-il pas seul. Il garda son fusil en main, approcha de celle-ci. Il hésita quelques secondes, avant de voir d'autres yeux artificiels s’allumer dans les profondeur du couloir qui lui faisait face. Collé contre le mur, il tapa du plat de la main sur la paroi métallique.

- EH ! IL Y A QUELQU’UN LÀ-DEDANS ? QUELQU’UN QUI N’EST PAS UN ROBOT ?...

Il tira sur la pompe de son fusil. Pas de réponse. Il tapa à nouveau.

- QUELQU’UN…? Quel…

Des lueurs, trop proche. Il leva son fusil, cracha une dernière insulte, et tira plusieurs coups.

Mais la vermine était trop nombreuse. Il ne reverrait plus le soleil, et ce sentiment se mit à l'emplir, à s'amplifier en son for intérieur, pressant contre ses poumons, le poussant à tirer, encore et encore, à avancer même, droit sur l’ennemi.

L’obscurité avait gagné. Il ne s’en voulu par pour ses vains espoirs, il n’en eut pas le temps. Car d’autres éclats venaient de s’allumer, traversant la pénombre. C’était déjà les balles de ceux d’en face, qui avait groupé leur tir. Une vive douleur le fit tomber au sol. Il sentit son oesophage se remplir d’un liquide, un autre, qu’il recracha en toussant dans son casque. Son doigt appuya encore sur la gâchette. Le coup parti. Le fusil tomba, la main de Dee toujours dessus. Il n’y avait plus rien entre les lumières de la porte et celles des cyclopes.

Même pas la moindre trace d’obscurité.
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MessageSujet: Re: Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé]   Soleil Noir ft. E-5287 [Terminé] EmptySam 06 Juin 2020, 10:45 pm

La situation, déjà inquiétante après la secousse précédente, commençait à virer au scénario de film d'horreur. Une sirène apparut sur l'écran du terminal où Sigma était connecté. Interrompant momentanément son piratage, le robot afficha les alertes que le système lui envoyait, le prenant pour un composant légitime. Il apprit que l'alerte avait été déclenchée, et que le système de défense s'était activé.

Malheureusement son serveur central était déconnecté, ses unités agissaient donc en toute autonomie, avec pour ordre simple de tuer tout ce qui n'avait pas un badge d'identification. Sigma ne pouvait pas en fabriquer un, mais il pouvait générer le signal que ferait un badge autorisé. Et même plusieurs, au besoin. En même temps qu'il fissurait les pare-feux avec ses bombes logiques, il essaye, avec succès, de télécharger les fréquences des badges des différents membres de la station, apprenant au passage leur identité et leur fonction. De toute évidence le serveur abritant le système de sécurité central était peu ou pas protégé, le niveau d'accès basique que Sigma avait présentement avait suffi pour y accéder.

Entre-temps une voix se fit entendre de l'autre côté de la porte à la droite du robot. Une voix qui semblait chercher du secours. Des coups se firent entendre, ils n'étaient pas seuls au final. Mais avant que la mercenaire puisse tenter d'accéder à la porte pour voir quelle infortunée créature se trouvait de l'autre côté, de multiples impacts de projectiles se firent entendre sur le métal du sas, et la voix se tut. Ca avait le mérite d'être clair.

"Sigma !!!" chuchota assez fort la mercenaire "On va devoir lever le camp !!"

"Vous oui. Moi non. J'ai de quoi me protéger, et j'ai un travail à terminer. Retournez au vaisseau, il vous attendra, vous serez en sécurité à l'intérieur, je vous rejoindrais ensuite."

"T'es un grand malade !" La porte commençait à montrer des signes d'échauffement, ils l'attaquaient à coups d'énergie thermique.

"Je suis un robot, je ne peux être malade. Retournez au vaisseau, maintenant. C'est un ordre." répéta-t-il alors que la lumière de ses yeux se densifiaient pour exprimer le caractère impérial de ses paroles.

La mercenaire hésita, puis se précipita par la porte d'où ils étaient arrivés. Elle l'ouvrit, contrôla rapidement l'espace, puis courut vers le sas que Sigma avait réactivé plus tôt. Le robot quant à lui, regarda dans la direction de la porte qui n'allait pas tarder à céder, tandis qu'il disparaissait du spectre du visuel. Qu'ils y viennent, ces tas de ferraille. Ils verraient ce dont un assassin était capable.

Au moment où les unités de défense parvinrent finalement à enfoncer la porte, toutes les lumières dans cette section s'éteignirent, plongeant l'intégralité dans une presque obscurité, trahie uniquement par les lumières des quelques consoles actives, signaux d'urgence et autres. Elles investirent l'endroit, puis apprirent par le système de surveillance auquel elles étaient reliées qu'un intrus s'était enfui vers la section des sas spatiaux. Elles se précipitèrent vers la porte, et la franchirent précipitamment, se ruant après l'intrus.

Pourtant, l'une d'elles ne sortit pas. Alors que le gros de la troupe continuait sur sa lancée, deux unités stoppèrent et revinrent sur leurs pas. Investigant pour leur compagnon disparu. Elles le trouvèrent, presque intact. Le presque, c'était pour la tête qui n'était plus attachée au corps. Sans son système central, le corps s'était effondré. Puis un signal d'urgence vint du gros de la troupe : il avait rejoint le fugitif, qui se défendait comme un diable.

Intérieurement, la mercenaire remerciait Eggman. Le fusil qu'il lui avait confié faisait merveille, les charges de plasma perforaient le blindage et se répandaient ensuite dans les circuits électriques, surchargeant tout ce qu'elles rencontraient. Les robots tombaient comme des mouches, mais il y en avait trop. Beaucoup trop. Elle n'en viendrait jamais à bout seule, aussi son objectif était-il de rejoindre le vaisseau aussi rapidement que possible, en priant pour que Sigma ne lui ait pas réservé un coup fourré.

Ce qu'elle ignorait, c'était qu'un étranger s'était glissé dans le corps de défense. Emettant sur les fréquences de badges, Sigma désorientait les robots de défense, et les mettait K.O. les uns après les autres. Ses lames suffisaient à percer les fragiles flexibles qui abritaient les articulations et les câbles de commande et de puissance. Visant principalement le cou, il s'arrangeait cependant pour ralentir aussi leur progression.

La mercenaire entendit la voix du robot dans son écouteur : "Je suis à l'arrière de leur troupe, je tâche de les ralentir. Foncez."

Alors que la phrase se terminait, elle vit l'un des androïdes venir de derrière et s'écraser dans le dos de ses camarades, mettant tout le monde par terre. Du coin de l'oeil elle aperçut Sigma aux prises avec les robots de défense, utilisant des techniques martiales basiques pour se protéger et mettre ses opposants hors course. Ignorant l'ordre du robot elle passa son fusil en puissance maximale, et maintenant que les défenseurs semblaient l'ignorer, elle aligna posément ses cibles. Un premier tir transperça trois unités, faisant fondre tout ce qu'elles touchaient. Un deuxième tir fit éclater la tête d'une autre.

Elle se remit ensuite à courir, ayant offert à Sigma une diversion qu'il mit à profit en disparaissant du spectre visible avant de réappaître derrière les quelques unités qui s'étaient lancées à la poursuite de sa partenaire. Utilisant la gravité affaiblie, il se propulsa puissamment en avant, déploya ses lames qu'il planta dans l'arrière du crâne de deux robots, et les rétracta avant que ses pieds ne touchent à nouveau le sol.

La mercenaire n'était plus très loin du vaisseau, et Sigma achevait les quelques derniers défenseurs qu'il restait à sa poursuite, mais l'un d'eux parvint à porter un coup assez violent dans son torse. Même si le coup n'était pas d'une puissance hors-normes, il brisa deux projecteurs et déforma son revêtement furtif. Deux tirs vinrent l'aider à terminer sa besogne, et il se remit à courir vers la sécurité, des étincelles et du fluide de refroidissement coulant du revêtement brisé.

Dire qu'ils sautèrent dans la navette furtive serait un euphémisme. Ils s'y jetèrent purement et simplement alors même qu'elle commençait à s'éloigner de la station sur ordre de Sigma. Ils passèrent le sas, et furent happés par la gravité artificielle de leur vaisseau avant de s'écraser au sol. Le sas se referma, et la pression fut faite.

Le robot se releva en premier, laissant sa partenaire reprendre ses esprits après leur folle course-poursuite. Il avait laissé un mouchard poursuivre son hack, et une balise d'émission sur le terminal avant de partir au combat.

"C'est dégueulasse !" s'écria la mercenaire "On dirait que tu m'as gerbé dessus !!"

Elle s'était remise plus vite que prévu, rien d'étonnant.

"Je vous en prie, c'était un véritable plaisir que de sauver votre vie. Surtout ne me remerciez pas, ce serait superflu. Et si vous voulez bien vous taire, nous sommes en sécurité et j'ai toujours un travail à terminer."

"... Quoi ? Tu es venu m'aider alors que tu n'avais pas fini ?"

"C'était purement intéressé. Lorsqu'ils sont passés devant moi, j'ai pu remarquer leur vitesse de course bien supérieure à la vôtre. Ils vous auraient rejointe, auraient trouvé le vaisseau, l'aurait probablement détruit, et j'aurais été coincé ici. Mais j'ai tout de même laissé un mouchard pour pouvoir compléter ma tâche."

"Bah voyons."

Le robot, en liaison avec son émetteur, commença à télécharger les données. Il en profita pour se connecter au stockage de la navette et faire en même temps un doublon des fichiers dans ce stockage, au cas où. Il sentit une pression sur son épaule.

La mercenaire venait de s'appuyer sur lui, et lui colla une grosse plâtrée de liquide frigorifique sur les capteurs.

"... Sérieusement ?"

"Vu que tu ne peux pas boire un coup comme tout le monde, à ta santé camarade !" Elle partit d'un grand rire en sortant une petite flasque de sa combinaison avant d'en vider la moitié, puis elle commença à retirer sa combinaison trempée.

"Interdiction de filmer, vu ?"

"Je ne vous promets rien. Cela dit je vois mal ce que j'en ferais, Eggman n'est intéressé que par sa personne, je vois mal une femme parvenir à le faire changer sur ce point."

Avec une moue de surprise, elle demanda : "Ouais, mais il a bien des relations à un moment donné, non ?"

"Comme si j'allais vous donner ce genre d'infos. Restez à votre place voulez-vous ? Vous avez été engagée pour assurer ma sécurité, c'est chose faite. Je peux comprendre que vous ayez besoin de décompresser, mais me poser des questions de ce genre ne vous est pas permis. J'ai presque terminé le téléchargement."

"Mmh... Drôle de personnage que ce Eggman tout de même mais bon, il me paye grassement alors, de quoi pourrais-je me plaindre ?"

"En effet" répondit Sigma en programmant le retour de la navette à Eggmanland "A moins que vous ne souhaitiez être robotisée. En général les personnes trop curieuses et les geignards passent par cette case, c'est donc un bon moyen de vous y rendre si tel est votre souhait."

Le retour à la base se fit sans histoire, au fil d'une discussion plus ou moins stérile entre un robot d'espionnage et une mercenaire prétendumment sans pitié.
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