- Alicia Acorn a écrit:
- Et nul doute que ce score sera augmenté avec les sortie dans les prochains pays, bien qu'une crainte d'un nombre minime serait présent dans les pays asiatique en raison du coronavirus...
C'était bien vu - pour le covid-19, j'entend - mais pas tant pour le box-office, car, comme tu l'as fait remarqué récemment sur le Discord, le film a fini par empocher 300 millions de doullars, ce qui est un chiffre franchement pas dégueu, même si les badauds de twitter ne pourront s'empêcher de le comparer avec d'autres films à l'international - notamment Détective Pikachu. Pour un film sorti presque en même temps qu'une pandémie, et avec un budget aussi serré, "Sonic le film" est une réussite au moins commercial.
Intro : Mea culpaCeci étant dit, on aurait tort de supposer que le film, parce qu'il s'est vendu, serait automatiquement un bon film : Ce serait un biais. Tout comme supposer qu'un film entouré de hype est forcément pourri. Ce qui explique cet espèce de monceau de sel que lâché sans aucune forme de scrupule à la sortie :
On se demande bien ce qui a pu passer par la tête du type.
Oui, cette critique prend un peu la forme d'un mea culpa. Aussi vrai que l'humeur ou le manque de discernement peut faire carrément échouer une critique. Et en l'occurence, ce qui manquait à celle-ci c'est le sens de l'équilibre entre le monde Sonicien que nous avons créé sur MC, et celui qui était à l'honneur dans le film.
Oui, j'ai revu le film, et il est vrai que, outre le doublage, par moment pourri, de Malik Bentallah (qui n'est pas doubleur pro), qu'outre les blagues, carrément plus vaseuse que celle balancées sur notre Discord a des heures avancées, le film rencontre un soucis qui était alors, à mon sens, est essentiel : Il est grand-public, et enfantin, à bien des égards. L'erreur basique serait de pointer les défauts de la chose, sans dire mot de ses qualités. Non, grand-public (tout comme enfantin) ne veut pas forcément dire mauvais. Dans le cas où le film, parce qu'il est l'un ou l'autre, opte pour la facilité voir le générique, on ne peut s'empêcher de le faire remarquer, même s'il faut rester lucide sur ses effets objectifs. Commençons.
Structure du scénario
Des thématiques à l'origine même de Sonic, il ne reste, dans ce long-métrage, que des bribes. Je crois avoir reconnu dans le sauvetage de cette tortue un lointain appel au message écolo des premiers Sonic. Et, lorsque le hérisson sort à ses amis qu'il se considère comme un rebelle "qui fait les choses comme il l'entend", difficile de ne pas penser à quelques unes des séries animés. Mais ce sont de lointain appels de phares, de petites "réf", que seuls les initiés sauront apprécier, non le public large, qui lui, n'aura finalement compris que le message sur l'amitié. Message qu'on peu qualifié de basique, même s'il arrive dans le film avec beaucoup de naturel : Sonic est seul, la solitude de son exil, loin de son monde d'origine, le pèse. Il voudrait un ami, et va finalement le trouver en la personne du flic qui lui a tiré dessus dans la bande-annonce. Sonic voudrait trouver un ami, avant de "quitter ce monde".
Je suis formel : De manière assez fourbe, le film tire un parallèle entre "quitter ce monde" (au sens de mourir) et "quitter ce monde" (au sens de byebye, j'me casse dans mon anneau géant vers ma planète). L'un et l'autre étant identifiés comme étant des voyages sans retour.
Ce qui permet de donner au personnage des motivations contradictoires. Soucieux de ne pas se faire attraper par le vil Eggman (campé avec beaucoup de charisme par un Jim Carrey très en forme), intéressé par son pouvoir, le hérisson hésitera entre se barrer et faire preuve de la plus élémentaire discrétion, afin de réaliser sa liste de "chose à faire avant de
partir" de la terre. En ce sens, lorsque Alicia dit que :
- Alicia a écrit:
- C'est juste une simple aventures sans gros enjeux, non comme pour les deux SA, voir Unleashed.
Je l'accorde totalement : L'enjeu est traité comme un élément secondaire, ayant pour but d'articuler une quête, faites de blagues et de séquences d'action, d'interactions entre personnages aussi. Du coup le film peut donc être traité comme un enchaînement de séquence, bien plus que pour une histoire. Qu'est-ce à dire ?
L'Humour : Prout. M'enfin, reste EggmanEn terme de blague, le film, en VF, frôle parfois le ras des pâquerettes, voir s'enfonce par moment dans des fulgurances gamines (blague de pet, one-line infect, référence maladroite au livestream et à the Rock qui devraient se voir comme des plaisanterie flirtant avec le 4ème mur, mais qui tapent systématiquement à côté, c'est-à-dire dans notre suspension d'incrédulité). Ceci étant dit, il est bon aussi de signaler que les mauvaises blagues sont surtout du côté de Sonic : À l'inverse, les gags autour d'Eggman, eux, tombent à pic. Les scénaristes ne seraient pas totalement responsables, puisqu'à ce que j'ai compris, un certain nombre de celles-ci ont été improvisé sur le moment par Carrey. Ces moments-là se démarquent du reste de l'écriture, tout en restant dans l'esprit du film. L'impression qui se dégage est qu'Eggman se démarque de l'ensemble, et c'est parfaitement ce qui lui fallait.
Eggman est très bon, surtout lors des interactions. Ayant un mépris très prononcé pour l'armée (qui fait appel au docteur tout en le craignant), ayant déjà rayé des pays de la carte où arrêté des révoltes ici et là, le "gros rat avec des griffes" se meut dans un mélange d'intimidation et de petites danses, de menace en crises infantiles, de hurlement gratuit, ainsi qu'une volonté de coller à une certaine image : Celle du grand méchant. Mais ses lunettes sont cassés. Mais il demande à son agent de se plaquer tout seul contre le mur, pour pouvoir ensuite le menacer de façon cliché. Eggman est un méchant, mais de façon comique, c'est un méchant un peu cassé. C'est là une réinterprétation très juste, à mon avis, du personnage original.
Personnages sympa, backstory et concepts foireux Le reste du casting est loin d'être infâme, bien qu'il soit aussi générique que les persos secondaires d'un film de Louis de Funès. Ils ont pour eux d'être sympathiques, somme toute, et de ne pas jurer avec l'ensemble. Après tout ils sont un peu là pour faire le job de Chris Thorndyke, il était difficile qu'ils deviennent les arguments massue d'un film tournant autour d'un hérisson bleu.
Revenons-en à Sonic : Sonic est mignon. Je pense que c'est vraiment une qualité très mise en avant, surtout depuis son redesign. Je serai même tenté de dire que ce design est parfait pour le film. Quand on connaît le Sonic moderne récent, le voir aussi enfantin dans l'attitude, pourrait surprendre - Très peu d'hedgyness dans ce film. Mais la chose se défend au vu de la backstory du personnage : Seul et exilé, presque forcé de jouer avec des personnages imaginaires pour simuler un brin de compagnie, le personnage est affectivement immature, ce qui semble cohérent, mais ne justifie pas sa tendance à jouer les comic relief dans son propre film. L'aspect cartoon force le trait au point de rendre les particularités physique de "l'extraterrestre" totalement camouflable sous un chapeau de cow-boy et une paire de lunette, nous rappelant les heures obscures que nous avaient infligés en leur temps ces foutues tortues ninja en imper.
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En parlant de backstory, plus d'un aura sans doute détesté cette façon dont les origines du machin bleu ont été expliqué dans les... trois premières minutes du film. Sonic, hérisson déjà solitaire à la naissance, de toute évidence, a été recueilli temporairement par une chouette, avant que celle-ci ne l'envoi dans notre monde en lui apprenant le fonctionnement des anneaux. Anneaux "que toute civilisation un tant soi peut développé connaît" selon Sonic (Ce qui ouvre sur une multitude de questions, absolument effroyable quand on y réfléchit deux secondes), et dont je suis pas sûr d'avoir bien compris le fonctionnement.
Question : Suffit-il de dire un nom de lieu et pour qu'un portail s'ouvre "dessus" ? On constate que Sonic se retrouve à San Fransisco, puis à Paris, puis sur la muraille de chine, puis les pyramides d'Égypte, après avoir juste croisé des représentations graphiques de ces lieux, sans les connaître. Cela veut-il dire que l'anneau a un moyen de "connaître" Paris, par exemple ? S'il la connaît, et qu'il permet d'atterrir carrément dans d'autres "mondes", est-il sûr et certain que, dans cette multiplicité de lieux, mondes et dimensions auxquelles l'anneau pourrait donner accès, qu'un seul lieu au nom de Paris existe ? Et pas deux ? La question peut sembler curieuse, n'empêche, j'aimerai bien voir ce que l'anneau ferait si je le jetais en criant "Villeneuve !" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Villeneuve). Comment choisirait l'anneau dans ce cas précis ?
Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est uniquement des lieux que le perso aurait "en tête". Sonic arrive à balancer un portail vers la Californie en lisant simplement un nom sur un t-shirt, ville qu'il est lui-même incapable de situer géographiquement - raison pour laquelle c'est Tom Wachowski qui doit l'y emmener. Il y a là un flou que je serai sans doute pas le seul à avoir remarqué.
Parlons de l'ingéniosité des scènes d'actionMais qui pour s'en préoccuper, face aux séquences d'actions que ces concepts permettent ? De bonnes course en voiture, de très belles poursuites avec un vaisseau Eggmanien, dans des environnements faisant d'énorme référence aux Adventure (Ce building dont on a pas la carte d'accès, et qui se descend par la façade, ne serait-ce pas Speed Higway ? dans la ville pentue ayant inspiré City Escape ? etc.) Dans ces séquences, de belles machines, bien designés, portant ce gimmick de l'oeil rouge, font plaisir à voir, concrétise la menace représenté par Eggman. Des machines dans des machines dans des machines, les outils de morts s'emboîtent à la façon d'une poupée russe - à l'inverse des jeux, l'esprit d'Eggman, retors, à penser à rendre ces robots particulièrement réactif à leur destruction.
Aux mégagrues pédante de la série, le film propose des ennemis designé sur un principe minimaliste, qui a des chances de s'avérer bien plus létale, au bout du compte, à l'image de cette bombe qui finit collé sur la main du personnage. La meilleure manière de montrer au spectateur l'ingéniosité du badguy, ce qui est en soi ingénieux.
Conclusion : Un film qu'on peut conseillerPour résumer : Oui, le film Sonic pêche à plusieurs niveau. Mais à ce stade, comment supposer que ces problèmes résulte
forcément d'une fainéantise des réalisateurs ? Il semblerait au contraire que le but recherché était de fournir un parfait divertissement familial : Un objet poncé, calculé, conçu pour marcher pour un maximum de personne, en prenant le moins de risque possible. Le film s'est tellement vendu que l'on parle aujourd'hui d'une suite, ce qui était loin d'être automatique avec une mascotte aussi clivante auprès du public que Sonic. Si j'oublie mon affection pour les scénario faisant preuve d'une personnalité prononcé et traitant les matériaux de façon mature, si j'accepte de comprendre que le film avait pour unique but d'adapter les ressorts de la série au moule du cinéma familial, je dois dire que je suis plutôt impressionné.
C'est qu'on ne passe pas un mauvais moment devant ce film qui dégouline de bonne dispositions, et de volonté de respecter le scénario original : Deux particularités avec lesquels les adaptations de jeux-vidéo ont généralement beaucoup peine. Le générique, sur du mumbling rap, rend un bel hommage à la période Megadrive. De manière assez habile, il résume le film, et révèle avec clarté la façon dont on été adapté certains aspect de la série, révélant, si ce n'était déjà pas assez claire, que les réalisateurs sont loin de prendre les fans pour des brêles.
Y aura-t-il une suite ? Difficile à dire. Une chose me semble néanmoins assuré : On est réellement entré dans une ère où l'adaptation de série vidéoludique au cinéma sont faites avec un certain respect, par des réalisateurs qui ont de grande chance d'avoir grandit avec cet art. Qu'ils ont l'air lointain et démodé ces "Doom" gagesques, et ces "Resident Evil" nanardeux. Raison de plus, il est possible de toucher un public large en mobilisant des icônes de cette parcelle de la popculture. Un message plein d'espoir pour les créateurs en tout genre, puisque s'il y a bien une chose que cela dénote, c'est la vitalité de ce matériau. Chapeau.